Les influences sociales et environnementales

Les facteurs sociaux jouent un rôle important dans la prévalence de l’obésité et le développement de problèmes de santé mentale. Il est essentiel de comprendre ces facteurs pour pouvoir y faire face :

Le statut socio-économique (SSE):

Accès à des ressources saines : Les personnes ayant un statut socio-économique inférieur sont souvent confrontées à des difficultés d’accès à des aliments nutritifs, à des espaces de loisirs sûrs et à des soins de santé. L’accès limité à ces ressources peut contribuer à de mauvaises habitudes alimentaires et à l’inactivité physique.

Stress et santé mentale : Les disparités socio-économique, et en particulier la pauvreté, peuvent entraîner un stress chronique, qui est un facteur de risque connu pour l’obésité et les problèmes de santé mentale. Les difficultés économiques, l’insécurité de l’emploi et le manque de possibilités d’éducation peuvent contribuer à des niveaux de stress élevés.

Accès limité aux soins de santé : Un statut socioéconomique inférieur est associé à un accès réduit aux services de santé, y compris aux soins de santé mentale. Cela peut entraîner un retard dans le diagnostic et le traitement des troubles mentaux et des comorbidités liées à l’obésité.

Stigmatisation et discrimination : La stigmatisation et les moqueries associées à l’obésité peuvent avoir des effets profonds sur la santé mentale. Les personnes confrontées à une discrimination fondée sur le poids peuvent avoir une faible estime d’elles-mêmes, être insatisfaites de leur corps et être plus vulnérables aux troubles mentaux tels que la dépression et l’anxiété.

La stigmatisation des troubles de la santé mentale peut conduire à l’isolement social, à la réticence à demander de l’aide et à un accès insuffisant aux services de santé mentale. L’impact combiné de la stigmatisation du poids et de la santé mentale peut créer un cycle de résultats négatifs.


Environnements obésogènes : Les environnements urbains dépourvus de trottoirs, de parcs et d’espaces récréatifs peuvent décourager l’activité physique. La prévalence des établissements de restauration rapide et l’accès limité à des options alimentaires saines et abordables dans certains quartiers contribuent aux environnements obésogènes.

La commercialisation d’aliments à forte densité énergétique et pauvres en nutriments, souvent destinée aux populations à faible revenu, peut contribuer à l’adoption de mauvaises habitudes alimentaires. L’accès limité aux produits frais et aux aliments complets à un prix abordable aggrave le problème.

Le temps passé devant un écran et les comportements sédentaires : L’utilisation omniprésente des écrans, qu’il s’agisse de la télévision, des ordinateurs ou des smartphones, contribue aux comportements sédentaires. Un temps d’écran excessif est associé à la fois à l’obésité et à des problèmes de santé mentale, notamment des troubles du sommeil et un risque accru de dépression.

Normes sociales et perceptions culturelles de l’image corporelle :
Dans certains groupes sociaux, la norme est d’être en surpoids, et il peut être difficile de ne pas se conformer à la norme. On parle de « contagion sociale » lorsque de telles normes se diffusent dans un groupe social.(a)

Les normes de comportement alimentaire pèsent aussi sur la capacité des individus à manger sainement, il est parfois difficile d’échapper à la pression voire à l’exigence de manger une certaine quantité de certains aliments dans certaines circonstances, et cela va bien au-delà des repas lors des fêtes.

A l’inverse, les idéaux sociétaux de beauté et d’image corporelle peuvent contribuer à l’insatisfaction corporelle et à des comportements malsains de contrôle du poids. Ces normes inatteignables peuvent jouer un rôle dans le développement de problèmes de santé mentale, en particulier dans les cultures et les groupes sociaux qui accordent une grande importance à l’apparence.

Réseaux de soutien social :
Le soutien social est essentiel à la fois pour la santé mentale et pour la gestion du poids. Les personnes disposant d’un système de soutien social solide peuvent être mieux équipées pour faire face au stress et adopter un mode de vie plus sain.

Programmes de gestion du poids :
L’accès aux programmes de gestion du poids fondés sur des données probantes, y compris les conseils nutritionnels et les interventions en matière d’activité physique, peut être limité, en particulier pour les personnes ayant un statut socio-économique inférieur.


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Référence :

a) Hammond, Ross A. Social influence and obesity. Current Opinion in Endocrinology, Diabetes and Obesity 17(5):p 467-471, October 2010. | DOI: 10.1097/MED.0b013e32833d4687


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Par Jean-François Etter

Professeur de santé publique

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